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 Le 30 juin 2012

 

Un premier grand pas vient d'être franchi dans l'Essonne avec la création d'un poste de spécialiste "précocité" pour coordonner et piloter les équipes de professeurs des écoles impliqués dans un projet pédagogique expérimental pour enfants intellectuellement précoces.

Sophie COTE

Poste à pourvoir au 1er septembre 2012

Le projet expérimental, dédié à l'accueil des enfants intellectuellement précoces, fonctionnera en réseau sur les établissements suivants : le collège Pablo Neruda de Brétigny sur Orge, le collège Nicolas Boileau de Saint Michel sur Orge, le collège César Franck de Palaiseau et les écoles des deux circonscriptions de Brétigny et de Palaiseau.  

L’enseignant inscrit dans ce dispositif devra :
· Etre l'interlocuteur du DAASEN en charge du dispositif
· Assurer le lien entre le groupe départemental de pilotage et les équipes sur le terrain
· Etre le garant du respect des stratégies mise en oeuvre
· Veiller à ce que le projet respecte l'esprit de l'école du socle

 

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A quand la réforme ?

 Le 20 décembre 2010

 

La réforme de l’Education est considérée par tous les partis politiques comme « la » priorité.

Il n’est pas de jour où ne soient repris dans les médias les thèmes de la violence, des rythmes scolaires, de l’échec scolaire, de la lourdeur des programmes.. Il n’est pas une semaine où ne soit édité un livre dénonçant l’incohérence du système et la souffrance qu’il engendre pendant le temps scolaire et souvent pour le reste de l’existence.

Or voici ce que l’on entend :

Il faudrait revoir la semaine de 4 jours dans le primaire :  C’est trop de fatigue pour ces petits élèves. Les cours répartis sur 4 jours et demi (lundi, mardi,mercredi matin, jeudi et vendredi) et les programmes très allégés conviendraient beaucoup mieux pour la plupart des enfants.

Ce que les instituteurs obtenaient des petits paysans qu’ils menaient au certificat d’études, pourquoi nos professeurs des écoles ne le réussiraient-ils pas ? conduire tous les élèves au niveau de 6ème  ils en sont capables, faut-il encore qu'on leur en donne la possibilité.

Selon certains, il faudrait supprimer les notes. Oui da ! Après mai 1968, l’expérience a été faite. Il n’y avait plus de notes mais une échelle de A B C D E et comme les barèmes étaient très imprécis, les enseignants mettaient des B + ou des B -, enfin bref, on en était revenu à un système de notation. Car il faut bien évaluer les élèves et surtout il faut bien qu’ils se repèrent quant à leurs progrès.

Pour entrer au collège, à l’heure actuelle, il n’est point nécessaire de savoir lire ou compter : il suffit d’avoir 12 ans. Un inspecteur m’avait dit en commission à propos d’un élève : « Il a 12 ans, il a le droit à la 6ème ». Et les professeurs ont le droit de se désespérer

On entend alors la suggestion du rétablissement de l’examen d’entrée en 6ème. Pourquoi pas ? à condition de recouper les résultats avec un carnet d'appréciations des maîtres du CM2 . Cela éviterait d’avoir un tiers des élèves qui ne savent pas lire au collège. Mais alors, que faire des autres , de ceux qui ne sont pas reçus à l’examen ? Les faire redoubler pour retrouver comme autrefois des enfants de 14 ans en primaire ? Sans compter que le redoublement est, la plupart du temps, inefficace.  

(au fait, pourquoi ne pas appeler les classes primaires de la 11ème à la 7ème ?)

Faire des classes de rattrapage ? des classes de niveau ? Pourquoi pas, à condition que des passerelles soient prévues et utilisées . Un élève doit pouvoir envisager de longues études, même si au départ il a eu des difficultés.

Si le collège est si mal perçu de nos jours, c’est à cause du « politiquement correct »

A propos de nos petits précoces, il ne faut surtout pas parler de classes adaptées en collège. Les enfants en difficulté, il ne faut surtout pas les mettre dans une même classe à effectif allégé pour que les enseignants puissent se mettre à leur portée sauf à s’entendre dire qu’on reconstitue des « filières », qu’on créé des « ghettos ». Ne l’ai-je pas assez entendu ce discours !

Un enfant a besoin de réussir pour être heureux. S’il lui faut plus de temps pour assimiler des notions, pourquoi ne pas le lui accorder ? Et s’il lui faut moins de temps, pourquoi le contenir dans le critère de l’âge ?

Comme disait Coluche dans son sketch célèbre : Quand Dieu créa le Monde, il décida qu’il y aurait des beaux et des laids, des faibles et des forts, des riches et des pauvres, etc… L’Education nationale nie les différences quand il s’agit de l’intellect.

Au lieu de regarder les choses en face et de construire un système adapté aux enfants, on veut adapter les enfants au système : et ça ne marche pas.

Avec plus de souplesse et de clairvoyance et, disons le, plus de courage, on pourrait peut-être commencer à réaliser une réforme.

Sophie COTE

 


La reconnaissance des enfants précoces

 Le 9 septembre 2010

 

Sous la pression des associations, de gros progrès ont été faits à l'Education nationale pour la reconnaissance des enfants précoces. Les parents ont désormais un interlocuteur dans chaque académie qui peut les écouter et les aider.

Les professeurs recevront une formation pour détecter plus facilement ces enfants et mieux les prendre en charge.

Mais il faudrait encore aller plus loin.

Dans les textes consacrés aux enfants précoces, trop souvent, il est question d'élèves en difficulté, en souffrance. Les autres n'ont pas besoin de mesures spéciales puisqu'ils réussissent. Certes, mais ils réussiraient encore mieux si l'enseignement qui leur était donné, était  adapté à leur mode d'appréhension du savoir. Ces enfants ne travaillent pas comme les autres et dans une classe hétérogène, ils subissent des répétitions auxquelles ils se sont adaptés, mais qui sont inutiles pour eux, voire nocives.

Si en maternelle et en primaire, il est séant de laisser les enfants dans leur milieu naturel,  dans une classe hétérogène parmi leurs camarades parce que la maîtresse ou le maître ont les enfants en face d'eux 24 heures par semaine et qu'ils ont de ce fait une connaissance des particularités de leurs élèves, il n'en va pas de même au collège. L'horaire fractionné en tranches de 55 minutes ne permet pas à l'enseignant qui a un grand nombre de classes d'adapter son enseignement aux besoins de chacun.

Partout où des classes spécifiques ont été créées de la sixième à la troisièmes; les résultats ont été remarquables pour la plus grande joie de professeurs, des parents et des élèves qui ont pu aller librement à leur rythme et avoir des camarades dont les intérêts étaient communs. Les élèves qui sortent de ces classes en fin de troisième sont armés pour la suite de leurs études. Ils ont acquis une grande culture, le goût pour l'étude et une puissance de travail qui leur sera utile dans leur vie professionnelle. 

Alors pourquoi ne pas s'appuyer sur les expériences de ces collèges ?

Je vous laisse répondre à cette question.

 

Pour savoir tout ce qui concerne la scolarisation des enfants précoces pour cette année scolaire  2010-2011, consulter le site de l'Education nationale - recherche "enfants précoces"

www.education.gouv.fr


Un référent "enfants intellectuellement précoces" dans chaque académie

 18 mai 2010

 Le 12 mai 2010, les référents académiques se sont réunis au Ministère pour mettre en place, dès la prochaine rentrée scolaires, les mesures en faveur des enfants intellectuellement précoces.

Qui sont les référents. : Généralement des Inspecteurs de la vie scolaire qui auront, entre autres fonctions, d’être les interlocuteurs des enseignants et des parents.

Le référent a fait cruellement défaut pendant toutes les années où seules les associations étaient à même de renseigner les parents et de leur indiquer les pistes pouvant conduire leurs enfants à la réussite.

Merci au Ministère d’avoir enfin créé ce poste. Les parents pourront contacter ce responsable en s’adressant à l’Académie de leur secteur qui leur communiquera ses coordonnées.

Ci-dessous, voici un extrait de la circulaire du mois d’octobre 2009

EXTRAIT DE LA CIRCULAIRE parue au BO n° 45 du 3 décembre 2009

Un principe : c'est au niveau académique que peut être construite, coordonnée et régulièrement évaluée une stratégie de formation cohérente sur la précocité intellectuelle. En effet, une telle démarche, qui implique les corps d'encadrement et qui concerne le premier et le second degré, doit s'insérer dans le plan académique de formation. Il appartient au recteur de désigner la personne responsable et de valider les propositions qui seront formulées.

Un référent académique : pour être efficace le projet de formation doit être porté par une personne clairement identifiée et reconnue par tous les acteurs comme l'interlocuteur académique sur le thème de la précocité intellectuelle. Quelle que soit sa fonction principale (conseiller du recteur, personnel d'inspection, de direction ou enseignant), ce référent a la responsabilité de rassembler les ressources, de présenter au recteur un plan complet et réaliste de formation et d'information et d'en coordonner la mise en œuvre.

Un réseau de personnes-ressources : la première tâche de la personne désignée comme « référent académique » est de recenser, puis de mobiliser les compétences et les équipes engagées dans la prise en charge des élèves intellectuellement précoces. Il s'agit de repérer, à la fois, les formateurs et, éventuellement, les chercheurs, déjà intéressés par ce thème, les expériences conduites dans l'académie, les correspondants départementaux désignés par les inspecteurs d'académie, les enseignants ou personnels d'inspection et de direction sensibilisés à la situation des élèves intellectuellement précoces. La priorité est de fédérer ce réseau en suscitant des échanges, et cela à travers une action permettant de constituer une équipe de formateurs de formateurs.

 

Savez vous ce qu’est une commission ?

Clémenceau a dit  : « pour enterrer un problème, rien de tel que de créer une commission.»

Prenons le cas de figure dans la meilleure des hypothèses.

Le ministre veut faire quelque chose car sur le terrain, il a été ému par le malheur des gens qu’il a rencontrés ; il charge son directeur de cabinet de constituer une commission, qui charge un membre de son cabinet de faire le travail. Et la commission sera constituée en fonction de l'ardeur que mettra le chargé de mission selon que ses opinons iront  dans le sens de celles du ministre ou  dans un tout autre sens. 

Il réunit une demi-douzaine de fonctionnaires du ministère  auxquels il adjoint quelques quid dams qui ont un jour parler à la télé ou écrit un livre sur le sujet. La dite commission ainsi constituée, se réunit tous les deux ou trois mois pour « auditionner » avec plus ou moins d’attention, des personnes qui sont concernées par la question et un rapporteur un ou deux ans plus tard rédige un rapport. Entre temps, les évènements ont changé, la donne n’est plus la même et dans l’hypothèse où le travail a été consciencieusement fait, ce qui n’est pas toujours le cas, les conclusions ne sont, de toute façon, plus d’actualité. Entre temps, le ministre a changé de ministère. Son successeur ne reprend pas la patate chaude. Voilà ce qu’est, en général, une commission !

Mais parfois la commission fait mentir Clemenceau et fait un travail constructif. Nous avons eu cette chance.

L’Inspecteur Général DELAUBIER qui présidait la commission ministérielle en charge de l'étude de la précocité a eu à coeur de mettre en place un dispositif d’aide aux enfants intellectuellement précoces. 

Une circulaire de 16 pages parue au B.O. a rappelé quelques principes essentiels. Il faut  reconnaître les enfants précoces, il faut prendre en compte leur différence, il faut former les enseignants et il faut que dans chaque académie, soit nommé un responsable à qui parents et enseignants pourront s’adresser.

Le Ministre a changé mais heureusement Luc CHATEL a repris le projet de Xavier DARCOS.

Voilà pourquoi cette réunion du 12 mai a eu lieu.

 


Les quotas pour l'entrée dans les Grandes Ecoles

Le 1er mars 2010

Poser le problème de l’insertion des jeunes dans l’enseignement supérieur au niveau des prépas aux Grandes Ecoles, ce n’est pas prendre le problème par le bon bout.

Si le taux d’entrée des enfants des classes défavorisées est si faible, c’est parce que l’enseignement  dans les petites classes ne convient pas. 

François BAYROU, lors de son interview le 21 février sur LCI signalait que la Corée du sud avait le taux le plus élevé au monde de performances en classes primaires et le taux le plus élevé d’étudiants à l’Université. Peut-être faudrait-il s’inspirer du système scolaire de ce pays.

Ce qui est sûr, c’est que notre système n’est pas satisfaisant. Il engendre l’échec, l’amertume, la violence et décourage nos enseignants.

Pour ne prendre pour exemple que les enfants intellectuellement précoces, il est impossible de créer en collège des classes pour eux à quelques exceptions près : un ou deux établissements publics et quelques rares établissements sous contrat les accueillent. Quelques classes d’excellence aussi sont réservées aux enfants de milieu défavorisé (voir ci-dessous l'édito du 31 août 2009) et dans ces structures, nombreux sont les enfants précoces. Mille fois tant mieux pour eux mais tant pis pour les autres !

Au collège du Cèdre au Vésinet, les enfants précoces sont accueillis dès la sixième dans une classe spécifique depuis 20 ans à la satisfaction de tous. Mais malgré quelques avancées, il n’est toujours pas envisagé de créer des classes sur ce modèle. Il faut que dans des classes hétérogènes on continue de saupoudrer des  initiatives aussi peu convaincantes que ne l’ont été les heures de soutien depuis 1977. Pourquoi ce qui n’a  pas marché en 30 ans, marcherait-il maintenant ?

Il faut aussi se poser la question : Comment un étudiant éliminé du fait des quotas pour les prépas aux Grandes Ecoles en faveur des étudiants issus des cités, vivra-t-il cette injustice ?

 


L'Education nationale et les IP. Où en sommes nous ?

3 décembre 2009

A la demande des associations, le Ministère a commencé à s'intéresser à ces enfants. Xavier Darcos, alors Ministre de l'Education nationale, a édité une circulaire le 7 octobre 2007 art. L 321-4, destinée aux Recteurs et Inspecteurs d'Académie dans laquelle il incitait les responsables et enseignants à prendre en compte les différences des enfants aux besoins particuliers et notamment les enfants intellectuellement précoces.

Une enquête a été lancée pour savoir ce qui était fait dans les différentes académies. Il y eu si peu de réponses et encore moins de mesures prises que l'enquête n'a pas été publiée, ni même communiquée aux associations qui souhaitaient en prendre connaissance.

Pour activer le processus, Xavier Darcos a initié une commission ministérielle qui pendant un an a réfléchi sur la façon de mettre en oeuvre la circulaire. La composition de la commission a été confiée au directeur de la sous-direction des écoles. A signaler qu'au départ les associations ont été écartées de la commission et ce n'est qu'avec l'intervention du Ministre qu'elles ont fini par être représentées. 

La commission vient de rendre ses conclusions. Vous trouverez le texte sur ce site à la rubrique "Education". 

Où en sommes nous ?

Je vous conseille de commencer votre lecture par la fin. Le regard sur les enfants "doués, surdoués, précoces, talentueux,  à haut potentiel," à l'étranger et les mesures pédagogiques en leur faveur vous permettront de comparer les systèmes éducatifs étrangers avec le système français -  En limitant à l'Europe l'étude, les Etats Unis, le Canada et Israël, qui sont le plus en avance dans ce domaine, ont été écartés. Trop loin des conceptions françaises !

Longtemps pour faire admettre la précocité, on a insisté sur la souffrance des IP quand ils étaient en échec scolaire.

Va-t-on s'occuper d'eux avant qu'ils ne soient en échec ?

Je lis "Ceux-ci (les IP) sont en général bien accueillis, adaptés à l'école et, pour leur grande majorité, en situation de réussite scolaire. Il s'agit en revanche d'apporter l'aide et l'accompagnement nécessaires à la minorité qui, parmi eux, est en souffrance (ou est susceptible de l'être)", à ceux rencontrant des difficultés. A noter la timide parenthèse, car lors de la commission, nous avions été plusieurs à insister sur la nécessité de ne pas négliger les élèves en réussite qui réussiraient encore mieux et s'épanouiraient plus si l'enseignement était plus riche et adapté à leur potentiel .

Il ressort de ces conclusions que la formation des enseignants est préconisée : c'est une bonne chose

A qui sera confiée cette mission ? Depuis 20 ans des enseignants ont pratiqué ces classes et sur le terrain, ils ont tant appris : seront-ils sollicités ? 

 Les universitaires, les psychologues dont on apprécie les compétences,  n'ont cependant pas eu cette chance d'avoir eu in situ une formation sur le tas, si pragmatique .

De la  bibliographie recommandée, ont été écartés tous les livres simples qui n'ont pas été écrits par des Enseignants Et même les enseignants, chercheurs ou universitaires, si de loin ou de près, ils ont côtoyés les associations seront mis au ban. N'est-il pas triste qu'un livre comme "La précocité intellectuelle : de la mythologie à la génétique" écrit pas une quinzaine de chercheurs, d'universitaires et d'enseignants n'ait même pas été cités ! Le Pr Grubar qui a tant fait pour faire connaître le sommeil paradoxal, est exclu. On donnera entre autres, à tous les enseignants en formation, un gros document en anglais dont je doute fort qu'ils prennent connaissance. Peut-être sera-t-il envisagé de le traduire. 

Enfin, que dire des classes pour enfants précoces en collège? 

La circulaire de ce jour indique :

- Un parcours scolaire adapté :

- les possibilités d'accélération du cursus (une année en primaire et une année en collège) et l'accompagnement que   nécessite cette pratique ;

- les classes, établissements et filières à projet particulier (classes ou sections européennes, bilingues, sportives, musicales, etc.) ;

- l'offre optionnelle ;

- l'accompagnement des charnières de la scolarité (entrée en collège et en lycée) ;

- la construction d'un projet d'orientation spécifique.

 

Parmi les excellentes initiatives ci-dessus , je lis " les classes, établissements et filières à projet particulier (classes ou sections européennes, bilingues, sportives, musicales, etc.") Toutes les classes oui, mais pas les classes  IP ? à moins qu'elles ne soient incluses sous le terme "etc..."   Et pourtant ces classes sont une telle réussite ! Prenez le temps de lire "La classe IP du Collège du Cèdre au Vésinet" qui fonctionne depuis septembre 1990. (Rubrique "Education") Tous les chefs d'établissement qui ont mis en place ces structures pourront vous le dire..

Longtemps, il était de mauvais goût de signaler que notre enfant était précoce comme s'il s'agissait d'une incongruité. Combien de sarcasmes n’avons nous pas eu à entendre !

En avons nous fini avec cette époque ? pas partout, mais il y a des progrès. Maintenant, on en parle. Même l'Education nationale reconnaît l'existence des enfants précoces et je l'en remercie

 

 


L'absentéisme

9 octobre 2009

Avant de payer un élève pour qu’il vienne en classe, il faudrait se poser la question de savoir pourquoi il ne veut plus venir. Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’il se marginalise. 

Il ne demanderait pas mieux que d’être un bon élève auquel le maître prodiguerait encouragements, admiration et sourires. Mais voilà, il ne réussit pas. Il est humilié de son échec. Il doit remettre un devoir mais il ne sait pas le faire. Alors, toute la semaine, il essaie. Il ne finit pas d’y penser. Chaque jour, il remet à plus tard sa réalisation et quand plus tard, il n’y arrive pas, il se présente à l’école avec des excuses de moins en moins crédibles. Il est puni de nouveau humilié. Pour le prochain devoir, il ne se présentera plus. C’est ainsi que commence l’absentéisme. 

L’idée de payer une classe pour un projet est née dans les Lycées professionnels. Car c’est dans ces établissements qu’il y a le plus d’absentéisme et le plus d’abandons au fil des mois. Pourquoi ? parce que l’orientation dans les LP n’est pratiquement jamais choisie par l’élève, mais subie. 

Alors le projet de la classe, qu’en ont-ils à faire ces élèves à qui on répète chaque matin à la radio ou à la télé que le chômage va en s’aggravant, que faute d’un diplôme de haut niveau qu’ils savent ne pas pouvoir obtenir, il n’y aura pas de travail pour eux ! 

Quant à l’application de la mesure, alors là, ce n'est pas évident. Si dans une classe de 25 élèves, 10 pratiquent l’absentéisme, pas de prime d’assiduité pour les 15 autres ? 

Et si dans l’établissement de nombreuses classes peuvent prétendre au bonus, qui paiera ? On commence en LP, mais les collèges revendiqueront bientôt leur obole au nom de l’égalité des chances. Avec le nombre de collèges en France, il va falloir créer des postes d’inspecteurs pour évaluer les projets et des postes de fonctionnaires pour gérer la manne. 

Cette mesure ne suffira pas à résoudre un problème qui a pris une telle ampleur 

Pour aimer l’école, il faut y réussir et s’y sentir bien. 

On ne pourra pas faire l’économie d’une remise à plat du système 

On ouvre la boîte de pandore. On aimerait bien que les initiatives marchent mais depuis la création du collège unique, on est bien obligé de constater que l’ascenseur social est en panne.

Sophie Côte

 


L'internat de l'excellence

Créer les conditions de la réussite pour tous

Article paru dans le Figaro du 31 août 2009

A l'occasion de cette rentrée, saluons cette initiative. Ce dispositif va permettre à des enfants  méritants de réaliser un parcours scolaire leur ouvrant les portes de situations en rapport avec leur potentialité. L'ascenseur républicain qui ne fonctionnait plus depuis des années , va pouvoir se remettre en marche et gageons que, parmi les enfants qui intégrerons ces établissements,  les enfants intellectuellement précoces seront nombreux à bénéficier de ces mesures.

 

Instaurer des internats d’excellence

Le Constat

Pour des élèves en situation de fragilité, les internats scolaires, qui offrent un cadre structurant et un accompagnement éducatif renforcé, peuvent constituer un atout pour leur réussite et leur intégration sociale. Or, aujourd’hui, seuls 680 écoliers et collégiens en proie à des difficultés familiales ou environnementales sont accueillis dans les 28 internats labellisés au titre du programme de réussite éducative du plan de cohésion sociale.
Si en lycée le nombre de places offertes permet globalement de répondre à la demande, la situation est très contrastée au collège. Avec un taux global d’occupation de seulement 57,6% en province alors que les zones à forte densité urbaine ne sont pas ou très peu équipées. C’est notamment le cas en Ile-de-France. Une nouvelle impulsion doit être donnée.

L'objectif

D’ici la fin de l’année 2008, en partenariat avec les collectivités locales, 700 places seront offertes. Par ailleurs, 4 000 places labellisées « internat pour réussir » d’ici cinq ans (dont 2 500 d’ici trois ans), soit un minimum de 10 places par département bénéficiant d’un accompagnement éducatif renforcé.

Relancer l’internat scolaire de droit commun pour y réserver des places aux élèves des zones urbaines sensibles.

La méthode

  • Créer un label

  • Labelliser des places au sein d’internats publics et privés existants et en créer dans des collèges en reconstruction (projets ANRU) en concertation avec les collectivités territoriales.

  • Favoriser la mixité sociale dans les internats en accueillant les enfants et les adolescents des quartiers avec les autres.

  • Rééquilibrer l’offre d’internat pour les grandes villes, notamment à proximité des zones urbaines sensibles.

  • Garantir une bonne couverture du territoire en répartissant l’offre de manière équilibrée à l’échelle des départements et des régions.

 


L'internat de l'excellence

Marie-Estelle Pech, envoyée spéciale à Sourdun (Seine-et-Marne)
31/08/2009 | Mise à jour : 08:12
Hier, les premiers élèves de l'internat d'excellence de Sourdun en Seine-et-Marne découvraient les locaux.
Hier, les premiers élèves de l'internat d'excellence de Sourdun en Seine-et-Marne découvraient les locaux. Crédits photo : INTERNAT D'EXCELLENCE à SOURDUN.

L'établissement, installé dans une ancienne caserne militaire à Sourdun (Seine-et-Marne), accueille des élèves méritants issus de milieux défavorisés.

«Je n'ai jamais vu une chambre aussi grande», s'exclame Mohammed, tout en embrassant sa mère sur les deux joues. Parents et enfants ne cachent pas leur satisfaction alors qu'ils découvrent les locaux spacieux de l'internat d'excellence de Sourdun (Seine-et-Marne) à la veille d'une rentrée scolaire un peu avancée.

Ce domaine de 50 hectares vient d'être évacué à la suite de la réforme de la carte militaire. Les militaires du 2e régiment de hussards y dormaient il y a quelques mois. Là, le romancier Roger Nimier a trouvé l'inspiration et le comédien ­Jacques Dufilho, comme tant d'autres appelés, a séjourné dans cette caserne pendant sa conscription. «Une page se tourne, mais nous espérons qu'une nouvelle vague de hussards va prendre le relais», commente un lieutenant-colonel, très ému.

Tel est le souhait de la quarantaine d'adultes dont seize enseignants, tous volontaires, qui ont accueilli les 128 premiers élèves dimanche. «C'est le rêve d'un âge d'or réalisé», affirme Diane Delamarre, professeur de français. Car le recrutement et le fonctionnement de cet établissement sont uniques en leur genre. L'idée avait été lancée par Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle. Repérés par les chefs d'établissements, les enfants ont été recrutés parmi des élèves méritants issus de milieux défavorisés. Tous sont boursiers et viennent de l'académie de Créteil. Certains ne voient jamais leurs parents qui partent très tôt travailler et rentrent tard le soir. Quelques enfants sont orphelins, d'autres vivent dans des appartements trop exigus, comme cette adolescente dont la famille loge à sept dans un petit deux-pièces.

Cette «utopie éducative», comme la définit Jean-Michel Blanquer, le recteur de Créteil, a pu voir le jour grâce au plan espoir banlieues. Jusqu'ici, les internats existants se contentaient d'offrir des places à quelques élèves méritants. À Sourdun, toutes les places leur sont réservées. L'internat a pour l'instant reçu une première tranche d'argent public de 1,5 million d'euros. Une enveloppe qui augmentera lorsque l'établissement aura atteint sa pleine capacité, environ 500 élèves de la sixième jusqu'aux classes préparatoires aux grandes écoles. «Avec ces moyens, sans commune mesure avec un collège lambda, on peut réaliser énormément de projets», explique une enseignante.

Chaque classe a déjà son programme. L'une ira à Pondichéry, en Inde, une autre près de Londres. Une classe de quatrième travaillera étroitement avec l'Opéra de Paris. Toutes bénéficieront d'une heure d'éducation aux médias et d'une heure d'orientation et de découverte professionnelle.

Transdisciplinarité et travaux de groupe sont au programme tout comme des heures d'études chaque soir. Le fait de devoir travailler toute la journée du mercredi en raison d'un programme chargé fait grincer quelques dents mais, entre eux, les enfants parlent surtout du terrain de football, du club d'équitation, du jardin potager, du ciné-club, et de l'atelier de cuisine du monde…